Onze jours après le spectaculaire vol de bijoux dans la galerie Apollon du musée du Louvre, l’enquête progresse. Cinq nouveaux suspects ont été interpellés mercredi soir, vers 20 heures, par la brigade de répression du banditisme (BRB) à Paris et en Seine-Saint-Denis.
Selon une source policière, l’un d’eux appartiendrait au commando ayant pénétré dans le musée, tandis que les quatre autres auraient joué un rôle secondaire. Tous ont été placés en garde à vue, pouvant durer jusqu’à 96 heures.
Une enquête en expansion
Ces arrestations font suite à un premier coup de filet survenu le 25 octobre, au cours duquel deux hommes de 34 et 39 ans, originaires d’Aubervilliers, avaient été placés en détention provisoire. Ils avaient été identifiés grâce à leurs empreintes génétiques retrouvées sur des scooters utilisés lors de la fuite et sur les vitrines fracturées de la galerie.
Ces deux suspects, déjà connus des services de police, ont partiellement reconnu les faits. Le butin — estimé à près de 88 millions d’euros — reste introuvable.
Des profils connus des services
Les premiers éléments de l’enquête indiquent que les auteurs ne relèvent pas du « haut du spectre de la criminalité organisée ».
L’un des deux premiers mis en cause, de nationalité algérienne, a été arrêté à l’aéroport de Roissy alors qu’il s’apprêtait à quitter le territoire pour Alger sans billet retour. Le second, chauffeur de taxi illégal, avait déjà été condamné pour vols aggravés en 2008 et 2014, et devait comparaître devant le tribunal de Bobigny début novembre pour une autre affaire.
Un vol planifié en sept minutes
Le dimanche 19 octobre, vers 9 h 30, quatre hommes vêtus de gilets jaunes ont réussi à s’introduire dans la galerie Apollon à l’aide d’une nacelle. Deux d’entre eux ont brisé plusieurs vitrines à la disqueuse pour s’emparer des bijoux, pendant que leurs complices actionnaient la nacelle depuis le quai François-Mitterrand. L’opération n’a duré que sept minutes, avant une fuite rapide à scooter vers l’est de Paris.
Un quatrième membre du commando demeure activement recherché.
Les investigations se poursuivent
La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, a confirmé que ces nouvelles interpellations visaient plusieurs « objectifs ciblés ». L’un des suspects a été confondu par des traces ADN collectées sur la scène de crime. Les enquêteurs de la BRB et de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) restent mobilisés pour retrouver les bijoux volés et identifier d’éventuelles complicités.
Aucune preuve, pour l’heure, ne laisse penser à une aide interne au musée.
« Je veux garder l’espoir que les bijoux seront retrouvés et rendus à la nation », a déclaré la procureure, rappelant que ces pièces uniques sont invendables sur le marché et qu’il est encore temps de les restituer.
Photo de Chris Karidis sur Unsplash


