Journée contre les violences faites aux femmes

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« D’ici fin 2026, les victimes pourront déposer plainte directement à l’hôpital », annonce Aurore Bergé

À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, était l’invitée des 4 Vérités ce mardi matin. Elle y a défendu l’action du gouvernement face à la hausse des violences conjugales et présenté les mesures phares du futur projet de loi-cadre.

Un texte attendu, 53 mesures pour « mieux prévenir, mieux protéger et mieux sanctionner »

La ministre a rappelé que le projet de loi-cadre, dévoilé la veille, comporte 53 mesures destinées à structurer durablement la lutte contre les violences faites aux femmes : meilleure formation des professionnels, amélioration du repérage, renforcement des dispositifs de protection, durcissement des sanctions.
Ce texte, réclamé depuis longtemps par les associations, pourrait être présenté au Parlement « dès que le calendrier le permettra ».

« Les féminicides ne sont pas des faits divers »

Interrogée sur la hausse des féminicides (+11 % en un an, 107 victimes en 2024), Aurore Bergé a rappelé la réalité dramatique de ces crimes :

« La semaine dernière, six femmes ont été assassinées. Elles n’avaient rien en commun, sauf une chose : avoir dit “je te quitte”. »

Pour la ministre, la lutte contre ces violences ne se limite pas au pénal :

« C’est un combat culturel, éducatif et sociétal. La violence ne commence pas toujours par les coups. »

Retour sur l’engagement de 2017 : « La grande cause n’a jamais été abandonnée »

Alors qu’Emmanuel Macron avait fait de l’égalité femmes-hommes « la grande cause » de son quinquennat dès 2017, de nombreuses voix pointent aujourd’hui un décalage entre les ambitions affichées et la réalité.

Aurore Bergé réfute toute forme de renoncement :

« Les moyens ont triplé, les lois ont évolué, les dispositifs se sont multipliés. »

Elle cite notamment l’augmentation des places d’hébergement d’urgence, la généralisation des bracelets anti-rapprochement, ou encore la diffusion des téléphones “grave danger”.

Une formation massive… mais encore insuffisante selon le terrain

La ministre met en avant la formation de 200 000 policiers et gendarmes, en initiale comme en continue, afin de mieux accueillir la parole des victimes.

Certains commissariats dénoncent pourtant un manque d’effectifs disponibles pour suivre ces formations.
Aurore Bergé reconnaît l’existence d’un besoin croissant, mais insiste sur la dynamique engagée.

Une nouveauté majeure : la plainte déposée directement à l’hôpital

Parmi les annonces les plus concrètes, la ministre confirme qu’à l’horizon fin 2026, il sera possible pour une femme victime de violences de déposer plainte directement à l’hôpital, dans tous les établissements disposant :

  • d’un service d’urgences,
  • ou d’un service de gynécologie.

Objectif : éviter aux victimes un parcours éprouvant, limiter les répétitions de récit, et favoriser un dépôt de plainte dans un environnement où elles se sentent en sécurité.

« Tout doit être fait pour faciliter la parole. On ne doit pas demander à une femme de raconter son histoire plusieurs fois. »

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