À ce jour, 715 personnes, dont 10 fichées S, ont été exclues des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024 « pour des risques potentiels », a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur X.
Lors de la réunion de suivi des Jeux Olympiques, 150 816 enquêtes de sécurité ont été menées (relayeurs de la flamme, personnel de sécurité privée, prestataires, etc.). 715 personnes ont été écartées pour des risques potentiels, dont 10 individus fichés S.
« Nous maintenons une fermeté et une vigilance extrêmes », a-t-il indiqué. L’entourage du ministre a précisé que d’autres enquêtes étaient encore en cours. Depuis des mois, des enquêteurs-analystes travaillent discrètement pour examiner les centaines de milliers de demandes d’accréditation provenant du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) ainsi que des préfectures impliquées dans cet événement mondial majeur. Leur objectif est de s’assurer que les personnes demandant une accréditation ne représentent pas un risque pour la sécurité de l’événement, dans un contexte de menace terroriste jugée « très élevée » en France.
« Une accréditation du Cojo ne peut être délivrée tant qu’une enquête de sécurité n’a pas été menée (…) Cela s’applique à toutes les personnes, à l’exception des spectateurs », a déclaré Julien Dufour, chef du Service national des enquêtes administratives de sécurité (Sneas), chargé de cette mission pour les JO.
En tête de la liste des accrédités se trouvent 10 500 sportifs sélectionnés pour les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), 4 400 pour les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), ainsi que leur personnel (entraîneurs, soigneurs…) et environ 26 000 journalistes. Viennent ensuite jusqu’à 22 000 agents de sécurité privée et 45 000 volontaires, bien que tous ne fassent pas l’objet d’une enquête de sécurité, obligatoire uniquement pour ceux qui ont accès à des zones protégées.
La première étape de la procédure d’enquête administrative de sécurité consiste en un criblage, c’est-à-dire la consultation des différents fichiers de police et de renseignements (national ou supranational). Si aucun risque sécuritaire n’est identifié, le Sneas émet un avis favorable qui équivaut à une approbation. En revanche, si le nom de la personne figure dans l’un de ces fichiers, un enquêteur-analyste évalue si les faits ayant conduit à cette inscription constituent une menace dans le cadre de sa mission lors des JO.
En fonction de cette évaluation, le Sneas peut émettre un avis d’incompatibilité – « motivé », insiste Julien Dufour – et la demande d’accréditation doit alors être refusée.
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